dimanche 3 janvier 2010

Avatar

Bon, bon bon, c'est pas tout ça, mais faut songer à redescendre, à un moment. :-)

Ce matin, donc, après 3 pauvres heures de sommeil, je me suis levée tôt pour aller au ciné voir Avatar.
Ce genre d'énormes productions me rebute, en général, mais l'innovation de la 3D me faisait tout de même très envie.

Me voilà donc dans cette salle de projection (blindée) du Max Linder, à ricaner, dans un 1er temps, en regardant derrière moi: tous les mêmes grosses lunettes rouges moches sur le nez, à regarder dans la même direction (j'imagine), ça donnait un truc un peu surréaliste!



Mais déjà, au moment des bandes annonces (Alice au pays des Merveilles, Burton, Depp, ahhhhhhh! Depp en 3D! AHHHHHHHHH! même laid!), ça rigole moins: ça hallucine!
Même la pub des bonbons Haribo, avec les Chamallows qui vous arrivent dans la tronche, ça bluffe assez :-)

Là, on se dit: "Wow, il se passe un truc, à partir de ce film, la 3D, on va avoir du mal à s'en passer"...

Le film commence, il dure 2h42, paraît-il, et franchement, ça passe sans qu'on s'en rende compte. L'effet 3D est steakant: on est DANS l'action, avec eux, dans la même pièce, la même forêt. Les particules viennent jusqu'à nous, on croirait pouvoir les toucher. On met un moment à s'y faire, mais ça prend, et c'est un ravissement.

Malgré tout, mon sentiment sur le film est mitigé. Cette 3D a beau à elle seule valoir le déplacement, elle ne (me) fait pas oublier les faiblesses du film. Et il y en a.
D'abord, les personnages sont hyper caricaturaux: le gentil insipide (surtout dans sa version humaine), le méchant trèèèès méchant, idiot, bas du front, qui fait des vannes toutes pourries "à l'américaine", la scientifique (Sigourney Weaver, pourtant, que j'adore) autoritaire, désagréable (la preuve: elle fume! Bouhouuu!), un peu écolo/bio/facho, sauf quand elle est bleue... Il n'y a que le personnage principal féminin, Neytiri, entièrement de synthèse, qui soit relativement complexe.
S'être donné autant de mal et de temps pour faire un film novateur et tomber dans ce panneau là, c'est dommage, vraiment.

Ensuite, justement, les différents messages du film. Louables, évidemment, dans le concept, mais simplistes.
"La nature c'est beau, faut pas lui faire du mal", "C'est le pognon qui rend les gens vilains", oui, ok.
Mais c'est traité de façon tellement manichéenne que ça en perd tout son impact, si impact il devait y avoir.

Et puis je n'arrive pas à me sortir de la tête que précisément, il en a fallu, des monceaux de pognon, pour faire ce film. Si je ne me trompe pas, il s'agit du film le plus cher de l'histoire. Et ça se comprend: les effets sont hallucinants, et probablement que ça se justifie. Mais pointer du doigt les actionnaires sans coeur, en utilisant, pour ce faire, des montagnes de thunes (merci, les actionnaires de la 20th Century Fox) qui auraient peut être pu faire beaucoup dans le domaine de la VRAIE écologie, sur le terrain, ça me fait un peu hausser le sourcil gauche.
Je n'y connais rien en business du 7ème art, et j'ai toujours cette tendance débile à trouver obcènes les coûts de production de musique, ciné, bref, tous ces domaines qui pourtant me sont vitaux.
Tout comme les salaires des joueurs de foot, des chanteurs ou acteurs "bankables", des grands spéculateurs, etc... (Des pilotes de ligne, aussi, mais là, c'est encore un autre débat! lol)
En gros, dès que les sommes engagées ou payées représentent des petits PIB, j'ai du mal.

Je ne suis pas conne, je comprends le système dans lequel on vit, et je reconnais que mon propre salaire est obcène en regard du travail fourni, et de celui de gens qui triment bien plus salement que moi, mais bon, c'est mon côté "utopiste de gauche"! Sans être communiste, et pour voir presque au quotidien la misère crasse, ça me fait toujours un peu mal au bas du dos.
C'est pas parce qu'on le sait et qu'on le comprend qu'on est obligé de trouver ça "normal" ou "idéal".

Je sais aussi, pour clore ce hors-sujet syndical, que ce film a créé de l'emploi, que la thune qui va à droite, si elle ne va pas à droite, elle n'ira pas non plus à gauche, et que le pognon d'Avatar, si le film n'avait pas existé, il ne serait pas allé à des ONG, mais bon.
A moins que Cameron n'y reverse une partie des recettes, ce qui me clouerait bien le bec! :-)

BREF!

A part ça, il y a aussi du très bon, dans Avatar. Des scènes à couper le souffle, purement et simplement.
Toute la découverte de la forêt, c'est vraiment un truc de dingue. Tous les paysages, les détails, la créativité, les animaux, petits et gros, l'expressivité des personnages de synthèse, ça laisse sans voix. Il y a mille et une trouvailles géniales.
L'approche des Ikrans (genre d'oiseaux dinosaures dragonesques servant de montures) est l'une de mes scènes préférées.
Et ok, à un moment, j'ai pleuré devant la vilaine méchanceté des humains! :-)

En résumé, je recommande tout de même d'aller voir ce film, d'autant que pour le coup, en DVD ou "sucé" sur internet, ça ne PEUT pas être aussi bien (trop fort, ce Cameron!), mais allez y comme vous iriez voir un Disney réussi, quoi. Il n'y pas l'once d'un second degré, mais ce n'est pas forcément grave. C'est un très bon divertissement, quoi qu'il en soit.

J'aurais souhaité que ça révolutionne le Cinéma autant que ça révolutionne la technique, alors j'ai un peu la dent dure.
Mais je pense (et j'espère) que Cameron vient d'ouvrir un boulevard, et qu'on verra fleurir bien d'autres films utilisant cette technique, et que parmi ceux là, certains soigneront la forme ET le fond, et vue la bande annonce du Burton, je dis "Merci, Monsieur Cameron", et vivement le printemmps! :-)

2 commentaires:

Delilah a dit…

Rahlala ça donne vraiment envie d'aller le voir (malgré les points négatifs tout a fait justes!) Par contre, ce que je trouve un peu nul, c'est que le début du trailer commence par un morceau de Steve Jablonski créé pour le film The Island... je savais qu'on faisait régulièrement du "pompage" avec Requiem for a Dream de Clint Mansell mais bon, on va pas me dire que James Cameron avait plus de sous pour faire une vraie BO xD

sunrise a dit…

Bon l'enthousiasme n'est pas débordant mais ça donne envie tout de même d'y aller!Et puis le Max Linder est une de mes salles préférées! :-)