Pour commencer la visite de Carthage, nous sommes allés aux Thermes, donc.
Construits par les romains au 2ème siècle, le site est très très vaste et merveilleusement situé.
Les maquettes présentées permettent de se faire une idée de la grandiloquence et de l'extrême raffinement de ces thermes.
A l'époque, ça devait être un genre de paradis terrestre...
Il reste beaucoup de vestiges, et les 3 mots qui me viennent pour décrire cet endroit sont: dentelles de pierre, perspectives, gâchis...
Dentelles de pierre, parce que les chapiteaux corinthiens des colonnes se trouvent un peu partout au sol, ils sont tous différents et magnifiquement ornés...
Perspectives, parce que, bien évidemment, tout était rectiligne, symétrique, au cordeau, et que les ruines conservent ces enfilades. La couleur blonde de la pierre sur le bleu du ciel, les jeux d'ombres et de matières, spectacle superbe qui attrape l'oeil.
Gâchis, aussi, parce que ces lieux sont vraiment souillés et pas entretenus ni protégés.
Des détritus partout.
J'ai eu la vilaine surprise, dans les cryptes et autres petites chapelles, de trouver... des merdes! Carrément!
Une hallu, franchement. Sur un site archéologique, les gens chient au milieu des vestiges, derrière les tombeaux en marbre... Ca se passe de commentaires, mais ça fait vraiment mal au bide.
Les mosaïques polychromes, aussi, si fines et anciennes sont laissées là, sous les gros pieds pourris des touristes, pas entretenues. Les couleurs s'effacent, les petites pièces s'arrachent, se cassent, se perdent dans la terre...
J'en garde donc un sentiment très bizarre: la conscience de voir un site exceptionnel, avec tout ce que cela comporte d'émotion, de respect, et la colère impuissante de voir ce respect bafoué. A ce rythme, dans 30 ans, il ne restera rien de tout ça. Plus de mosaïques, en tous cas, ça c'est sûr. Ca a tenu pendant des millénaires, c'est arrivé jusqu'ici, et ça se détériore maintenant, à une vitesse folle facilement explicable. C'est presque criminel, mais tellement représentatif du monde dans lequel on vit...
Allez, petit sourire pour ne pas finir sur ce triste constat: j'ai entamé le désherbage! ^^
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