lundi 7 décembre 2009

The man who laughs

Petite modification à ce que j'ai écrit il y a quelques jours: ce film est en fait une production américaine (Universal), bien que Paul Leni soit effectivement à rattacher au courant expressionniste allemand.
Il fait partie de ces longs métrages faisant le lien entre muet et parlant, avec une bande-son particulière, intégrant des bruits, des voix.
Je l'ai regardé hier, et c'est un chef d'oeuvre qui talonne Freaks dans mon coeur.
L'action se passe principalement dans une roulotte itinérante (qui n'est pas sans rappeler l'Imaginarium du Dr Parnassus, oui, encore un docteur!) et on est dans le freakshow jusqu'au cou.

Le pitch rapide: l'action commence en 1670, sous le règne du Roi James II. Celui ci condamne à mort le père aristocrate de Gwynplaine (héros du film) et livre l'enfant aux comprachicos avec ordre de le défigurer pour qu'il "rie à jamais de son imbécile de père". L'enfant, abandonné et mutilé, sauve un bébé, Dea, petite fille aveugle.
Ils trouvent refuge auprès d'Ursus, un philosophe/auteur raté.
Le temps passe, les enfants grandissent, et assurent la subsistance de la famille en se produisant dans des freakshows.
Ils tombent évidemment amoureux.
La Duchesse Josiana entre alors en scène. Héritière aléatoire du titre revenant à Gwynplaine, elle tient le rôle de la "méchante", lègère, sans foi ni loi, rebelle et arrogante.
Ces personnages principaux étant posés, je ne vous livre pas la suite: voyez ce film!

Le jeu de Conrad Veidt (Gwynplaine) est dément de subtilité. Avec ce sourire cauchemardesque plaqué sur le visage, tout passe dans les yeux, et il réussit la prouesse de faire passer des émotions telles que peur, tristesse, détresse, amour, sans qu'on n'en doute une seconde. Bouleversant.



Au delà de la belle histoire d'Amour, on retrouve dans ce film les racines d'Edward Scissorhands ou d'Elephant Man, pour ne citer que ceux là.

Dea (Mary Philbin) incarne vraiment le stéréotype féminin de l'époque: évanescente, gentil mouton perdu et vulnérable, femme enfant intouchable, éperdue d'amour. Très bien jouée mais un peu agaçante.


La Duchesse Josiana, (Olga Baclanova, qui jouait la trapéziste de Freaks, et qui ressemble ici étonnamment à Madonna jeune!), par contre, contraste. C'est un personnage fort, complexe, hyper charnel, voire ouvertement sexuel. Elle permet de mettre du piquant dans les bons sentiments, ce qui est salutaire. Méchante mais moins caricaturale, elle porte tout le film avec Veidt.


Bref, louez le, chopez le sur le net, venez le voir chez moi si ça vous chante: c'est un GRAND film. :-)

2 commentaires:

Stella Polaris a dit…

Je m'inscris pour le visionnage !

sunrise a dit…

Idem! :-)