vendredi 11 décembre 2009

Concert de Nosfell à l'Alhambra




Je rentre à l'instant du concert de Nosfell.
L'Alhambra est devenu son pays (sa planète?), Klokochazia, pendant près de 2h.
J'y suis encore un peu, et qu'est ce que c'est bon, damned!

J'attendais ce concert depuis longtemps, ayant raté les 3 précédents, faute de place.
Je savais bien que j'allais passer un moment magique, c'est toujours le cas.
Et je n'ai pas été déçue.

3 sur scène: batterie (nouveauté pour cet album, bien plus rock que les 2 précédents), basse/violoncelle/guitare, guitare/loop/chant.
Un jeu de lumières hyper créatif de Julien Bony, qui utilise des vitraux façon Mondrian. C'est beau.

Que dire, sinon que résolument, ce Nosfell ne ressemble à personne d'autre? Il débarque de sa planète pour mieux nous y emmener, avec sa langue étrange, ses contes alambiqués, ses transes, ses têtes de dingue.
Il est fascinant.
Cette façon qu'il a de partir loin loin loin dans son monde pourrait faire craindre qu'on le perde, parfois. D'ailleurs, certains lâchent, mais j'avoue que moi, je suis vraiment cliente.

Sa maîtrise de la "Human beat box" me met toujours par terre, j'Adore. La construction des morceaux, à l'aide de la loop station, par strates, reste scotchante, même si un peu moins présente, sur ce concert. Ca part d'une tournerie simple et hyper efficace, et ça termine dans des délires de complexité, avec toutes les voix qui s'entremêlent, des sons bizarres...

Visuellement, on n'est pas volé non plus: il se meut comme un reptile, il danse vraiment, au point qu'à un moment, j'ai eu l'image de Salomé, un ballet contemporain de Béjart (façon de parler: c'est pas tout neuf!).
Il est dans sa musique, il la joue, la triture à l'extrême, la montre avec son corps.



On dirait parfois une espèce de psychopathe, un autiste effrayant, puis soudain, un sourire de Bambi vous surprend, son visage s'ouvre en un quart de seconde...
Il se permet des choses, des grimaces, des sons, qui par tout autre que lui pourraient friser le ridicule, mais non, ça passe, ça le fait. Grave!



Je crois que ce qui me touche, aussi, dans ce personnage, c'est qu'il a du Buckley.
A sa sauce, mais l'analogie est frappante, tant au niveau de la voix et de son amplitude (démente), que de cette faculté à partir dans le délire musical, presque à la façon du free jazz (que pourtant j'abhorre!). Pas de limite, il réinvente les morceaux presque sous nos yeux. Du moins c'est l'impression que ça donne! Qui a vu la vidéo du concert de Buckley à Chicago comprendra de quoi je cause.

Du coup, les morceaux que l'on connaît sont toujours différents, à chaque concert, ce qui est au delà de l'appréciable.

La complicité entre Nosfell et Pierre Lebourgeois (violoncelle/basse/guitare) est palpable. Ils s'"entendent", et il est étonnant de les voir aussi raccord dans les improvisations. Ils se nourrissent l'un de l'autre, c'est chouette à regarder et à entendre.



Ma seule déception, ce soir, aura été la mollesse du public. Alors certes, il y a des phases du concert où les morceaux s'enchaînent sans temps mort, donc pas de place pour les applaudissements, et la langue étrange parlée par Nosfell ne permet pas tellement les reprises en choeur, mais tout de même... Je me souviens des concerts de Bruxelles ou de l'Olympia où les gens étaient déchaînés, enthousiastes, vivants.
Là, il faut bien admettre que ça ramait. Même s'il y a eu 3 rappels. Et franchement, si l'adage dit qu'il "n'y a pas de mauvais public, seulement de mauvais artistes", je ne suis pas d'accord sur ce coup là. Ils se sont vraiment donnés, c'était bon, beau et trippant. Ca méritait bien plus que les pauvres têtes qui se balancent mollement...

Alors évidemment, quand Nosfell se dépoile un peu (le grand classique de l'animal: il tombe toujours le haut, à un moment!), ça réagit! Et pour être totalement honnête (et femelle!), quand Nosfell se dépoile, faut bien avouer que la température monte de quelques degrés. Pardon de gloser là dessus, mais c'est un fait: en plus d'être un artiste bien bien complet et claffi de talent, il se trouve que le bestiau est juste... une bombe atomique! Y a vraiment rien à jeter. De rien. Du tout (Soupiiir).



BREF!

3 jolis rappels, donc, et s'en est allé.
A la sortie de la salle, j'ai entendu "Qu'est ce que je me suis fait chier!", et "Wooooooooooow, il déchire!".
Ca m'a fait sourire.

J'ai eu de la chance.

Quelques vidéos:

La 1ère, toute pourrie, mais vraiment!
Pardon, ça ne lui rend pas vraiment hommage, mais il n'existe pas bcp de vidéos récentes, donc j'ai fait ça ce soir avec mon téléphone! C'est un extrait d'un titre originellement en duo avec Daniel Darc:



La 2ème, déjà sur mon FB. Un titre chanté sur le dernier album, en trio avec Josh Homme et Brody Dale (excusez du peu!):



La 3ème, une "vieillerie" unplugged que j'adore:



Et un lien vers la 4ème, pas récente non plus, captée au concert de Bruxelles auquel j'ai assisté, si je ne m'abuse, mais qui me fait rire car elle commence par une des légendes tordues de Klokochazia:
http://www.linternaute.com/video/2249/nosfell-the-wise-left-hand

Allez, je vais me coucher à pas de...renard, j'ai fait provision de petites étoiles pour quelques temps...

2 commentaires:

steampunkette a dit…

Super ton blog,je viens de le lire depuis le début et ça change de pas mal de blogs de filles où je viens picorer du rêve! J'ai découvert il y a pas longtemps Nosfell et j'ai craqué moi aussi sur la musique et sur....l'individu! lol Mais hélas pas de concert prévu dans mon coin perdu donc merci pour tes liens vidéo. Par contre j'ai pu voir la pièce LB25 Putes dont tu parles dans ton sujet sur Avignon,je l'ai vu à Nimes il y a deux mois,mon mec voulait se casser au bout de 10mn et moi j'ai été prise aux tripes!Voilà alors continue encore de nous faire rêver avec de beaux choix musicaux,de belles fringues et bijoux,de beaux voyages avec de beaux mecs dans tes valises :-) (j'irais bien sur les îles Grecques moi!lol) ,avec tes vieux films inconnus(ta connaissance est hyper calée)etc etc
Enfin merci quoi!

Mina Pyro a dit…

Wow, merci mademoiselle Steampunkette!
Je n'ai pas beaucoup de commentaires, sur ce blog (faut que je simplifie ça, d'ailleurs, je dois pouvoir rendre la manip plus facile), et j'ai parfois l'impression de juste me faire plaisir toute seule, alors ton intervention et tes compliments me vont droit au coeur.
Nosfell, si son monde te parle, il te FAUT le voir sur scène, car c'est là qu'il prend vraiment toute son ampleur (et qu'il tombe la chemise! lol). Sérieusement, quitte à faire un peu de route, ça le vaut Ô combien. Au pire, fais toi offrir pour Noël le DVD de son concert à Bruxelles. J'y étais, c'est là que je l'ai découvert et pris ma grosse claque de l'année, c'est assez fidèle à la réalité.
Pour le reste, ravie que mes goûts un peu bizarres trouvent de l'écho, ça me fait vraiment plaisir.
Au plaisir, Miss, et n'hésite pas à donner ton avis sur des trucs ou à faire des suggestions, je suis avide de ce que je ne connais pas encore. ;-)