samedi 29 octobre 2011

Prendre corps



C'est une chanson d'Arthur H, sur son album Baba Love, mélodie gainsbourienne en diable sur un texte de Ghésarim Luca.
C'est terriblement érotique et sensible, j'adore...

Prendre Corps
(on clique, ça joue)

Je te flore
Tu me faune
Je te peau
Je te porte et te fenêtre
Tu m'os
Tu m'océan
Tu m'audace tu me météorite
Je te clé d'or je t'extraordinaire
Tu me paroxysme
Tu me paroxysme et me paradoxe
Je te clavecin
Tu me silencieusement
Tu me miroir et je te montre
Tu me mirage tu m'oasis
Tu m'oiseau
Tu m'insecte
Tu me cataracte

Je te lune, tu me nuage
Tu me marée haute
Je te transparente
Tu me pénombre tu me translucide
Tu me château vide et me labyrinthe
Tu me parallaxe et me parabole
Tu me debout et couché
Tu m'oblique

Je t'équinoxe je te poète
Tu me danses, je te particulier
Tu me perpendiculaire et sous-pente
Tu me visible tu me silhouette
Tu m'infiniment
Tu m'indivisible
Tu m'ironie

Je te fragile je t'ardente
Je te phonétiquement
Tu me hiéroglyphe
Tu m'espace tu me cascade
Je te cascade à mon tour, mais toi
Tu me fluide

Tu m'étoile filante
Tu me volcanique
Nous nous pulvérisable
Nous nous scandaleusement jour et nuit
Nous nous aujourd'hui-même
Tu me tangente
Je te concentrique
Concentrique

Tu me soluble tu m'insoluble
En m'asphyxiant et me libératrice
Tu me pulsatrice
Pulsatrice

Tu me vertige
Tu m'extase
Tu me passionnément tu m'absolu
Je t'absente
Tu m'absurde

Je te narine je te chevelure
je te hanche
tu me hantes
je te poitrine je buste ta poitrine puis te visage
je te corsage
tu m'odeur tu me vertige
tu glisses
je te cuisse je te caresse
je te frissonne tu m'enjambes
tu m'insuportable
je t'amazone
je te gorge je te ventre
je te jupe
je te jarretelle je te bas je te Bach
oui je te Bach pour clavecin sein et flûte

je te tremblante
tu me séduis tu m'absorbes
je te dispute
je te risque je te grimpe
tu me frôles
je te nage
mais toi tu me tourbillonnes
tu m'effleures tu me cernes
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerines rouges
et quand tu ne haut-talon pas mes sens
tu les crocodiles
tu les phoques tu les fascines
tu me couvres
je te découvre je t'invente
parfois tu te livres

tu me lèvres humides
je te délivre je te délire
tu me délires et passionnes
je t'épaule je te vertèbre je te cheville
je te cils et pupilles
et si je n'omoplate pas avant mes poumons
même à distance tu m'aisselles
je te respire
jour et nuit je te respire
je te bouche
je te palais je te dents je te griffe
je te vulve je te paupières
je te haleine je t'aine
je te sang je te cou
je te mollets je te certitude
je te joues et te veines

je te mains
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t'ombre je te corps et te fantôme
je te rétine dans mon souffle
tu t'iris

je t'écris
tu me penses

In, « Paralipomènes » (La Fin du Monde)
Tableau Vettriano, "In thouhts of you"

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