jeudi 14 avril 2011

Claire Deligny/Vincent Baguian à la Java

Hier, j'ai passé une top soirée.
Partie en virée avec 2 très chères (C et S), pour aller voir le concert d'une 3ème très chère (Claire Deligny), en 1ère partie d'un mec que je ne connais pas (Vincent Baguian), mais qui m'est chaleureusement recommandé par un 4ème très cher (S), qui sera là, puisqu'il bosse dessus. Le concert. De Baguian.
Vous suivez ou bien?

Bref: un ramassis de purs potes, autour, devant, derrière.
Joie.

Ca sentait donc déjà bien bon, et ça tenait ses promesses.
Baguian aurait été à chier, presque, ça serait passé.

Ma Clara toute seule dans le faisceau, sans autres acolytes que ses 2 guitares et sa groove box, a über assuré, occupant la certes petite scène, mais tout de même!
Spontanément drôle, cash, ciselée. Foutue bombe.
LA Claire, quoi.



Et puis, donc, arrive le fameux Vincent Baguian, avec son pianiste/Jeckel: Hugo Renard.



J'avoue humblement un à priori pas fameux, ne connaissant du gars que sa collaboration à "Mozart, Opéra rock".
Je précise que je fais partie, sur Facebook, du groupe "Mozart Opéra rock, c'est une insulte à Mozart, à l'opéra, et au rock"!
J'aime pas ça, les comédies musicales.
Presque, je leur en veux, quand elles touchent à ce que j'aime, avec leurs grosses pattes pleines de gras.
Donc c'était pas gagné d'avance, comme dirait l'autre.

Mais bon, comme ce soir-là je suis curieuse et de bonne humeur, je regarde.
Je regarde et j'écoute.
Et je commence très vite à ricaner.
Sourcil dressé, je me régale de la délicatesse inattendue du verbe.
Parce que tout ça est fukinly bien écrit!

C'est furieusement drôle, admirablement bien troussé. Ca ménage ce que ça dit, dans la forme seulement.
C'est infiniment touchant, aussi, par moments.
Une chanson, notamment, m'a emporté un Wow final et les poils des bras avec.
C'est aussi le nom du dernier album: "Ce soir, c'est moi qui fait la fille".




Ca me rappelle Lebert, ça me rappelle Polo, que je tiens pour les meilleurs auteurs français actuels (que je connaisse, ok, je suis pas exhaustive!).
L'esprit, sa tournure, l'humour, le texte qui se fait dentelle...
C'est bon, ça secoue la purée de neurones, ça se déguste comme un florentin délicat déniché au milieu de burgers de la veille.

C'est là que franchement, on a presque envie d'entendre ce fameux titre de Mozart mon cul, là. (Pardon à Mozart, mais il a déjà bien reçu, il ne compte plus!).
Parce que l'équation semble improbable. Soit c'est de la confiture aux cochons, soit du minimum syndical et ça fait chier.
Et je dis ça, mais les 2 autres auteurs cités plus haut ont aussi des dossiers, donc tout est possible.
Bref, c'est pas le sujet.

Sauf que ce dossier n'est pas camouflé, pendant le concert: il est le sujet d'une auto-dérision qui emporte le morceau.
Parce que Baguian n'est pas tout seul sur scène, il est grand temps d'y revenir.
Il est accompagné d'Hugo Renard, donc, brillant pianiste, qui ne fait pas que le musicien.

Le spectacle est construit autour de leurs apartés hilarants, leurs échanges acides où la tendresse se lit dans les yeux brillants.
Ca charcle, ça joue, entre eux et pour nous, et ça prend bien.



Il y avait des guests, à ce concert. Maureen Door, qui chante joliment, et Florent Mothe, une des brebis égarées de M.O.R. (il va bien, cet acronyme!).
Un très joli specimen à belle voix, et charisme. Il avait l'air de kiffer tout le concert, assis par terre devant la scène, et reprenant par coeur les chansons.
On a tous kiffé, en fait. Public conquis en bloc.

J'ai préféré le concert à l'album (que j'ai dépiauté aujourd'hui), à cause du seul mini bémol de l'affaire: je suis pas dingue de sa voix, à Baguian. Mais la délectation des textes reste intacte.
Et puis il s'entoure de gens de qualité: Blanc-Francart père, Zazie, Philippe Paradis, Calogero...
Je les adore pas tous, artistiquement, mais on peut pas les qualifier de mauvais.
Bon y a Elodie Frégé, aussi, qui s'en sort honorablement sur le duo qui blaste 100 fois plus avec Zazie (version live): "Je ne t'aime pas".



Il reste encore 2 concerts à la Java: le 27 avril et le 7 Mai.
Si vous êtes parisiens ou de passage ces jours-là, faites vous plaisir...

Aucun commentaire: