vendredi 4 juin 2010

Les Maisons Satie

Comme promis, quelques images du fabuleux musée consacré au génialissime Erik Satie, à Honfleur.

Fan devant l'Eternel du bonhomme, je ne pouvais rater cette visite. J'en suis ressortie comblée et rêveuse...
Le musée est très original, assez petit, mais il transmet bien l'humour et le surréalisme de Satie. Les mises en scènes sont brillantes.
On s'y balade avec un casque, qui diffuse musique et commentaires. On ne s'occupe de rien: ça marche avec une cellule qui se déclenche toute seule selon l'endroit où l'on se trouve.

Pour commencer, une petite pièce à l'ambiance intime, parapluies et journaux annonçant la mort de l'artiste.


Ensuite, un petit texte présente une oeuvre assez dingue, qui grince un peu, surréaliste à souhait, parfaitement judicieuse.


On se peut s'empêcher de rester là, un peu, à observer cette poire aux ailes de métal articulées qui battent doucement.
Elle illumine la pièce d'une belle lumière orangée. C'est poétique, fascinant.
Dans les oreilles, cette merveille de Gymnopédie...


En quittant la poire, nous arrivons dans une salle qui présente des informations, anecdotiques ou moins, concernant l'artiste.
Notamment, ses différentes adresses, signatures (Air Iksati, j'adore!), surnoms, des photos...



(on clique, ça zoome, on lit, on sourit...)

En continuant la visite, on arrive dans une salle bien bien dingue, où tout est en carton. C'est une reproduction de son atelier, tel qu'on l'a retrouvé à sa mort. Satie a vécu et fini pauvre, nommant sa misère "La petite fille aux grands yeux verts"...








Ensuite, on prend le Grand Escalier


On est dans le noir, la rampe et les arêtes des marches sont dessinées à la peinture phosphorescente, comme à main levée.

On arrive alors dans une pièce très étonnante: une salle à manger coupée en 2: Satie de jour, avec un délire religieux (chants lithurgiques dans le casque), et Satie de nuit, scène de ripailles, avec des assiettes aux noms d'invités illustres (bruits de rires, de conversations...). La table est lumineuse, le décor change doucement. La délimitation est matérialisée par une "coulée" lumineuse, rouge, mi vin, mi sang, qui s'échappe d'un côté d'une bouteille, de l'autre d'un calice.






Pour nous accueillir à l'entrée de l'avant-dernière salle, un majordome singe


Cette pièce est pleine de cadres rétro-éclairés. Un peu de tout: des objets dingues, des images, des partitions, des dédicaces d'oeuvres de ses amis, dont Man Ray... La musique change devant chaque cadre, c'est un peu étourdissant, grisant...






Projet pour l'Opéra Uspud


"A propos, ma chérie, si tu trouves mon style décousu, fais-y un point." :-)


"L'enregistrement mécanique... Il est nécessaire que les musiciens s'intéressent à ce nouveau procédé de production phonique" J.C. Gagnieux.


Sur le chemin de la dernière salle, cet aphorisme


Cette pièce est toute blanche, dépouillée, hyper lumineuse, avec juste un piano à queue mécanique blanc. Le piano joue la 1ère des 3 Gnossiennes, la plus belle. L'esprit de Satie est là, son fantôme joue la partition, gros frisson de bonheur.
Petite vidéo qui tremble, pardon, mais je n'ai pas résisté. Peut-être que ça vous paraîtra chiant, moi, j'étais en transe!


Sur le chemin de la sortie, alors qu'on croit la visite finie, une dernière surprise, drôle et poétique:
Mémoire d'un amnésique




Et le Laboratoire des Emotions, un manège à l'ancienne, que l'on actionne en pédalant. On est entouré d'instruments hybrides: un violon-godillot, une lyre-barbelé, un accordéon-râpe!






Voilà, la visite se termine dans un salon aux fauteuils profonds, avec un écran de ciné qui diffuse un ballet composé par Satie, sur des poèmes de Cocteau et décoré/costumé par Picasso (excusez du peu!^^), qui avait scandalisé l'opinion: Parade.

Merveilles que ces instants passés dans ce lieu magique, hors du temps. Tous les sens sont sollicités, les références sont riches et magnifiquement mises en valeur. Tout ce que j'aime...

Soupiiiiiiiir

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