lundi 13 février 2012

Svalutation

C'est une chanson d'Adriano Celentano sortie en 1976.
Il y a longtemps que je l'écoute.
J'adore cette gratte nasillarde et nerveuse, la voix qui s'agace de Celentano. J'aime moins les passages (au rythme de) pompe, mais je suis fan des choeurs. Je l'ai vue sur scène, reprise par Daran et le Sieur Fostinelli de nombreuses fois, et je l'ai kiffée systématiquement. L'originale fait partie de ma playlist récurrente.

Or, je n'entrave rien à l'italien. Ce qui n'est pas forcément un problème.
Ca me rappelle quand j'étais petite et que je yaourtais allègrement le Michaël Jackson qui me sortait du casque.
Ou comme quand j'écoute Nosfell, que personne ne comprend, de toutes façons.
Voire, si je pousse la digression, comme Indochine, dont les textes, bien que français, n'ont pas plus de sens qu'une langue inconnue. Mais je n'écoute pas Indochine, donc c'est un mauvais exemple.

Bref. Je viens de comprendre Svalutation.



La vidéo est loin d'être la meilleure, mais comprendre ce truc vieux de 35 ans apporte un paquet d'eau à mon moulin.
Même si le texte fait frémir, du coup. D'autant qu'il est tourné avec une ironie certaine.

Il confirme que rien ne change, que c'est global.
Qu'on recule au lieu d'avancer.
Je n'ai pas attendu Celentano pour tomber du nid, mais c'est curieux de réaliser qu'on a yaourté ces mots-là pendant des années sans savoir. Comme ouvrir une vieille lettre cachetée, oubliée, et y trouver le journal de ce matin.


La crise professionnelle, la crise nationale, les crises, la Crise générale.
Ce système qui se verrouille autour du Dieu Pognon dont il a accouché.
The Wall. Tout le monde se le prend.
Wall street, d'ailleurs. Rue du mur dans ta gueule.

Cette crise d'Humanité.
Et y a des gens qui Svalutationnent depuis au moins 1976...

Moralité: essayer de comprendre vraiment les chansons.
Même celles de Nosfell.
(Mais pas forcément celles d'Indochine.)

Parce que si ça se trouve...


3 commentaires:

Aline a dit…

Salut,

je viens de tomber sur ton post, je suis en train de préparer une leçon pour mes élèves sur cette chanson et j'aime beaucoup ce que tu écris ! Exactement ce que je pense mais avec des mots encore plus juste !

Mina Pyro a dit…

Merci Aline! Ce que j'écris n'a rien d'"académique", pour le coup, mais je suis ravie que ça te parle :)

Delilah a dit…

A vrai dire, comprendre Indochine c'est facile (une fois qu'on s'est fait à la mauvaise syntaxe etc.) pour peu qu'on reste dans le trip baudelairo-adulescent du dimanche. En tant que fan devant l'éternel d'Indochine, j'ai l'impression de comprendre mais je pense que je comprends avec mon ventre et pas forcément comme il faudrait initialement le comprendre.
A vrai dire, je crois que pour tout groupe auquel on est attaché de manière quasi-viscérale (Indo et moi, Nosfell et toi), c'est un langage qui se crée entre nous et la musique, le texte qui fait que l'on "comprend". Enfin, c'est ce que je me dis :D