vendredi 20 mai 2011

Nues contre la censure



Facebook, pour commencer, est un outil de communication fabuleux.
A plein de niveaux.
Beaucoup de gens s'en servent de façon professionnelle, notamment les artistes, qui représentent à peu près 95% de mes contacts et amis sur ce support.

Musiciens, comédiens, dessinateurs, photographes, modèles, danseurs et danseuses burlesques...
Tous ces gens mettent en ligne une production plus ou moins confidentielle qui suscite parfois un vrai enthousiasme, un "buzz".
Ca se partage, ça se fait tourner, ça se montre... C'est un espace de rencontre, de présentation de son travail, de celui des autres.

Bref. Facebook, c'est aussi un endroit où il y a à boire et à manger, et qui est un bon panel humain: les cons sont cons, les no-life sont des no-life, les bons peuvent être excellents.
Pas beaucoup de contraintes, ce qui est bon pour la liberté d'expression, en théorie.
Sauf que les mesquins, aiguillonnés à être mesquins, se sont engouffrés dans une drôle de brèche.


Sur Facebook, il existe une façon de censurer les photos de façon arbitraire.
On peut, bien planqué derrière son écran et un parfait anonymat, décider que telle ou telle image n'a pas droit de cité sur la page de celui qui la publie. Pas comme si c'était accessible à n'importe qui, hein?
On peut dire "Cette photo me choque", sans rien justifier, et en demander la suppression, qui est alors automatique.

C'est insupportable. Ca veut aussi dire que les gens qui signalent ces photos ont d'abord montré patte blanche pour pouvoir accéder aux contenus "polémiques".

Le résultat de cette censure puante, c'est que nombre d'artistes se voient amputés, mutilés. Ceux qui travaillent plus particulièrement sur le Nu (qui était encore considéré jusqu'ici comme une discipline picturale admise) se retrouvent dans des situations ridicules. Obligés de "masquer" les nippies des danseuses, qui sont, par définition, des objets de pudeur...

(Marie Meïer)

Bref, le ras le bol courait, jusqu'à ce que l'une de ces danseuses (Cherry Lyly Darling, si je ne m'abuse), lance un projet avec la merveilleuse Karine Bey, photographe, danseuse, performeuse, multi-talents, pour protester ouvertement contre cette agression: "Nues contre la censure".
Le résultat: plusieurs dizaines de personnes, majoritairement des femmes, posant pour des photos en dyptique.
Une photo en costume, ou simplement vêtue, et une autre dévoilant ce qui fâche.

La production est bien évidemment relayée sur FB.
Des censures ont déjà été déplorées, mais nous persistons et signons. Chaque photo supprimée sera immédiatement republiée. Nous protestons contre cette attaque à la liberté d'expression, contre l'anonymat qui autorise ces comportements vils et liberticides.
Ce que nous faisons n'est pas pornographique, et ne tombe sous le coup d'aucune loi.
Dans ces périodes troubles où l'on flatte les bas instincts, nous refusons la médiocrité des pisse-froid, et les systèmes qui les légitiment et les encouragent.

La démocratie passe aussi par là, et on ne doit rien lâcher. Etre muselé, c'est mourir un peu.
En tous cas, moi, je le vis de cette façon, même si le soulèvement de quelques effeuilleuses peut sembler futile et dérisoire.
Quelque chose de plus important et général se joue là. Comme l'éviction de Porte et Guillon, l'an dernier.

Il faut lever les boucliers et faire respecter ses droits.
Voici ma minuscule pierre à l'édifice...



Lalla Morte


Zoé KillKill-Pussycat


Missy Macabre


Greta Risa


Mimi de Montmartre


Miss Botero


Elvira de Bord


To be continued...

mercredi 11 mai 2011

Martha Graham



Google fait parfois de fort bonnes trouvailles, concernant l'illustration du logo d'accueil de sa page.
Aujourd'hui, c'était une animation qui m'a fait oublier, un instant, la recherche initiale.


Ce visuel, ces personnages, ces mouvements contemporains... c'était non seulement très joli et bien fait, mais surtout: une odeur familière immédiate.
En amenant le curseur sur l'animation, l'explication: 117ème anniversaire de Martha Graham (1894-1991).

J'adore l'idée!
Martha Graham fait partie de mon panthéon personnel (avec Isadora Duncan, son aînée), depuis la pré-adolescence. Quand j'ai abordé la pratique de la danse contemporaine, après des années de classique.
Cette danse déjà "datée" m'a ouvert des perspectives, une sorte de conscience que cet art pouvait être libre, chorégraphié, complexe mais lâché. Une technique inventive et personnelle aboutie au service de l'abandon.
Tribal. Tripal.
Qui raconte des choses, des histoires.





J'ai usé des cassettes vidéos dans un magnétoscope pourri (ben oui, ben quoi?!!) à étudier et rêver devant Martha Graham et ses créations.
Elle était déjà vieille, quand j'ai découvert sa danse, mais ce personnage , cette femme-oiseau impériale me fascinait. Un puits d'élégance, de culture, de maîtrise... Une aura puissante et calme.
Son autobiographie m'a nourrie, longtemps, après sa mort.

Alors merci, Google, de fêter cet anniversaire bien bien posthume, et de nous régaler, donc, d'une petite création super classe, en plus de nous filer, sur un simple clic easy, inattendu et enthousiaste, tous les liens qui vont bien pour (re)découvrir de belles images, de belles vidéos, du bel Art, une belle personne...

Miamiam

vendredi 6 mai 2011

Older is Better!

Parfois, mon métier a du bon!
Cette année encore, je suis allée fêter mon anniversaire avec Danielle, à Los Angeles.
Enfin pré-fêter.
J'avais emmené Stella. Et on rejoignait aussi Stephan, Stacia et Michael.

J'avais demandé à Danielle de nous réserver un petit hôtel cheap et propre, du genre de ma dernière kitcherie.
Or Danielle est une fée.
Et mon cadeau d'anniv, c'était un "upgrade" hôtelier!
Elle nous a collées au Standard Hotel Downtown
Cheap et propre, genre! Truc de fous!

Pur lieu design, bien pensé, mille idées arty, intéressantes, franchement drôles, voire tout ça à la fois.











Le tout ne sacrifiant rien au confort, puisque l'idée, c'est d'être un "vautring" hotel!
On peut se vautrer partout: dans les chambres évidemment (couchage fluffy US ♡), mais aussi dans le patio zen (flambée le soir et poissons friendly tout autour), dans le hall avec ses vastes fauteuils cubes de toutes les hauteurs (petite régression LewisCarolienne, à grimper sur le plus haut. Envie de sauter dessus ensuite!)...


... et surtout dans le bar/lounge/piscine du fameux rooftop.
Dinguerie que cet endroit! Terrasse ouverte à 180° sur tout le downtown L.A.


Outre les waterbeds "privatifs" de la piscine, partout des sofas immenses.
Des tables et chaises aussi, pour qui souhaite "se tenir", mais franchement, au soleil couchant, avec tous les grattes-ciels miroitants qui virent au rose orangé, les lumières de la ville qui scintillent dans le ciel qui s'éteint, sous un énorme parasol chauffant, et une musique pointue de bon aloi, faut être maso pour pas se poser la nuque!




En plus, y a des licornes topiaires. Et ça...




Bref: nous glapîmes.

Le temps de nous pomponner et de faire disparaître les dernières traces de jetlag (c'est qu'on a notre rang de Glamour Army à tenir!), nous voilà parties chez Danielle, pour la pre-birthday party.
On retrouve donc les autres anges, et on passe, au coin du brasero, une de ces soirées bénies dont j'ai déjà parlé (l'an dernier, entre autres!).


Dieu que c'est bon, ces soirées là! De la nourriture pour la tête, pour le karma, le coeur et les zygomatiques.
Cette fois, c'est ma Stella qui rencontre S, S et M.
Evidemment, le courant passe tout seul, comment pourrait-il en être autrement?

Danielle m'a préparé (outre ce cocktail dont elle seule détient la clé) une pile de cette abomination US dont je raffole: le grilled cheese sandwich. Avec une bougie dessus. Parce que c'est D, et qu'on vous dit que c'est une fée! :-)


On était ravie de sa joie quand elle a ouvert nos cadeaux (Mathilde était dans nos coeurs et sur nos lèvres!): une paire de bretelles à boutons, un noeud pap blanc en nid d'abeille, un noeud Ascot aubergine, et une queue-de-pie, le tout des années 30's. Pile à sa taille. Ca lui va génialement!

Stacia m'a offert une paire de faux cils merveilleux, avec des strass minuscules.

Et à la collectivité un plat de brownie chocolat/toffee qui doit ressembler à ce que j'ai mangé de meilleur jusqu'à cet âge pourtant avancé! lol

D a rôti, pour finir, des marshmallows, pour nous concocter des S'more's (So good you want some More!), sorte d'ipon diététique en forme de marshmallow fondu, donc, en sandwich entre 2 crakers au miel. Ah oui: avec un carré de chocolat, aussi, au milieu!


Et après, on nous accuse de somnoler!

Bref: on a regagné nos pénates design pour comater jusqu'au lendemain.
Là, D nous a fait la tournée des grands ducs:

Bon espresso en terrasse


Tour chez Wacko, boutique/galerie/librairie improbable où je voudrais vivre!

Grignotage au Hungry Cat


...puis tour des incontournables de L.A., que Stella se devait de voir au moins une fois:
Walk of Fame, Chinese Theater, les boutiques de costumes avec ses mannequins mamelus...
(Me suis fait plaisir aussi!)








Au retour, petit saut au Walt Disney Concert Hall, bâtiment à l'architecture folle, par Guggenheim.


Le lendemain, après une visite au temple bouddhiste voisin de chez Danielle, un eden de verdure, de silence, de fleurs, de paix...


...et une sieste dans le hamac de la fée, sous un avocatier centenaire qui laisse filtrer juste ce qu'il faut de soleil californien...


...il était déjà temps de rentrer. :-(
Avion de retour, retrouvailles avec mes poilus de chats.

Le lendemain de ce retour: re-fête d'anniv, à la bonne date, cette fois, avec tous mes amis parisiens au China.


Innondation de cadeaux déments:
Le fameux ouvrage sur les maisons closes qui figurait sur ma wishlist de Noël; un autre livre de Laure Adler sur le même sujet


...un sac 30's vintage incroyable, et son porte-monnaie du même âge, infiniment fragile et précieux, tout brodé de perles; une paire de gants, anciens eux aussi, en nylon noir, poignet finement brodé;



... une robe de créateur, noire, coupe absolument démente


...une lampe façon Gallé, en verre soufflé, avec de belles libellules (wishlist de Noël, je te bénis!)


...un sautoir Art Nouveau Chinchila'h


...THE livre de/sur Helmut Newton (celui qui est si lourd qu'il est vendu avec son présentoir!)


...un original de Marie Meïer représentant la grande Tura Satana


...un gigantesque bouquet de lys Casablanca, et du muguet comme s'il en pleuvait!
Le moins que l'on puisse dire, c'est que je suis honteusement gâtée!
Gâtée en cadeaux, mais aussi gâtée en matière de potes et de maman.

Soupir. Youpi.