dimanche 25 juillet 2010

Vladimir Clavijo-Telepnev

Hier, je vadrouillais du côté de la rue Mazarine, et je suis tombée sur la galerie d'art Benchaieb.
De jolies natures mortes de Logan en vitrine. Pas fan, à priori, des natures mortes, mais celles-ci étaient agréables.
Plus loin, quelques toiles assez "gay-friendly" de jeunes éphèbes méditerranéens, super bien réalisées, mais pas vraiment mon univers.

Et là, soudain, la foudre.
Sur le mur de gauche, une photo sépia, suuuuuuuper grand format, avec un cadre lourd, magnifique, doré patiné.
J'ai cru qu'il s'agissait d'une photo d'époque, mais à ma grande surprise, en discutant avec le galeriste, j'ai appris qu'il s'agissait d'un cliché contemporain, mais traité.
Le photographe s'appelle, donc, Vladimir Clavijo-Telepnev, il est né à Moscou en 1962, et il réalise des merveilles.

Cette photo, je la vois déjà dans mon salon.
Ca prendra le temps qu'il faudra, mais je l'aurai.
La voici:



Le visage fatigué de la femme, la fleur fanée sur la partition, ça me parle de Carpe Diem, évidemment.
La composition est magnifique: le parallélisme de la plume et de la nuque, notamment, m'attrape. Comme l'analogie entre les vertèbres rondes et les perles.
Et puis le bijou de cheveux, le sautoir nacré, les plumes délicates... quelle merveille.

De la même série, il y a aussi ce cliché, magnifique, mais qui me parle un peu moins.


Je suis évidemment allée faire quelques recherches, et je vous ai fait une petite sélection de mes photos favorites.

La série des "Sensuelles", dont est extrait "MON" cliché: des femmes de dos, avec des accessoires/symboles.











La série des "Masquées". Un côté fetish "Moliniesque" et poétique à la fois. De la grâce. Une langueur...









Et puis la série des "Enfants": des petites filles fardées, au regard transperçant, une innocence voilée par une féminité outrée. Très "Pretty Baby". Scotchant.









Y a plus qu'à!

vendredi 16 juillet 2010

André Kertész 1894-1985

Bio Wikipédia ici, pour qui s'intéresse aux détails du personnage.
Pour résumer: proche des surréalistes et des dadaïstes mais n'intégrant réellement aucun courant, Kertész, naturalisé américain, mais hongrois de naissance, travaillait au Leica, et était lié à Brassaï, son compatriote.
Explorateur des techniques, il fait partie de ces novateurs que j'aime tant.







L'une de ses fameuses distorsions


Colette

jeudi 15 juillet 2010

Chaval. 1915-1968.

Dans sa bio Wikipédia, il y a cette "anecdote":

Le jour de son suicide (par le gaz), il avait accroché sur sa porte une pancarte : « Attention, risque d’explosion ».

Ces épitaphes noires d'humour, comme celle de Molinier ("Je me tue, la clé est chez le concierge") ont le don de séduire.
Le reste de ce que produisait ce Monsieur aussi.
J'aime ce regard, poétique ou crissssant; j'aime cette tournure d'esprit, intelligente et saugrenue.


ILLUSTRATIONS








COURT METRAGE

Dans son oeuvre, ce court métrage au texte génialement drôle, "Les oiseaux sont des cons".
Outre le fait que la référence au sujet volatile me fasse, personnellement, super ricaner, je suis super fan de cet humour absurde de répétition.

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TRANSCRIPTION DU TEXTE

Qu'ils sont cons les oiseaux.
Qu'ils sont cons les pauvres petits!

Aussi cons que les hommes, disent certains.
D'autres affirment qu'ils le sont davantage.

Mon Dieu qu'ils sont cons, les oiseaux
Qu'ils sont donc cons!
Ah! ces cons d'oiseaux, pauvres petits.

Jamais vu plus con qu'un oiseau.
Vous aimez les oiseaux, espèce de con?
Faire l'oiseau ou faire le con, ça se ressemble beaucoup.
Je t'en foutrais, moi, des oiseaux!
Bande d'oiseaux, troupeau de cons.

Oui, ils sont terriblement cons, les oiseaux.
Plus con que vous, même.
Pauvres petits.

J'ai rarement vu un cinéma plus grossier et plus con.
Quel est l'oiseau qui a pondu cette connerie?
- C'est un con.
- Comme un oiseau?
- Oui, comme un oiseau.

- Il est con cet oiseau
- Oui, il est très con. Plus con que vous.
- Plus con que moi?
- Oui.
- Mon Dieu.

- Ca vole, un con?
- Comme un oiseau.
- Ca chante, un oiseau?
- Comme un con.

- Je commence à en avoir assez de vos oiseaux, c'est trop con!
- C'est pas plus con que vous.
- Vous croyez?
-J'en suis sûr.

De toutes façons, les oiseaux sont des cons, cela m'est indifférent de me répéter.
Les oiseaux sont tous des cons!
On ne le dira jamais assez.

- Certains oiseaux sont-ils moins cons que d'autres?
- Non, ils sont tous aussi cons les uns que les autres.
- Vous en êtes sûr?
- Je le sais.

- Les oiseaux seront-ils toujours des cons?
- Oui, les oiseaux seront toujours des cons.
- Eternellement?
- Oui, éternellement.

Pauvres petits, pauvres cons!

- Vous avez voulu faire un film d'oiseaux, ou un film de cons?
- J'ai voulu faire un film d'oiseaux cons.
- C'est pas con.
- Qu'est qui n'est pas con?
- De faire un film con.

- C'est facile de faire le con?
- Il y a plusieurs façons de faire le con.

- Peut-on faire le con sans être con?
- C'est beaucoup plus facile que de faire l'oiseau sans être oiseau.

-Les oiseaux font-ils des films?
- Non, seulement du théâtre.
- Quel genre de théâtre?
- Opéra bouffon.
- Et c'est con, l'opéra bouffon?
- C'est assez con.

Ils sont sombres, les oiseaux.
Oui, sombres comme des cons.

Ils sont dignes, les oiseaux.
Oui, comme des cons.

Ils sont tendres, les oiseaux.
Pauvres petits oiseaux, pauvres petits cons.

Bel oiseau, mon beau con,
Lance ta plainte con.
Ta con-plainte d'oiseau.

Chante con, Chante Clair.
Chante la joie d'être un con
Chante le bonheur de vivre sans comprendre,
Mon fau-con, mon beau-frère.

Les oiseaux sont des cons.


Con-Fin

mercredi 14 juillet 2010

Concert de Claire Deligny à la Bellevilloise

Je vais avoir bien bien du mal à être objective dans ce nouveau papier.
Je viens vous parler du concert de Claire Deligny, la semaine dernière, à Paris.

Or, Claire Deligny, à part être la musicienne talentueuse dont je vais brosser le portrait un peu plus tard, est, en l'occurrence, l'une de mes amies les plus précieuses. De celles qui vous accompagnent, de près, de loin, en enfilant les années comme des perles.
Un phare quand il fait nuit, une lumière, d'une façon générale.

Claire est brillante, bombissime, et l'une des personnes les plus drôles qu'il m'ait été donné de rencontrer.
Si j'en parle, c'est parce que ça se sent dans sa musique, et lors de ses concerts.

Claire, au départ, c'était la chanteuse des Matchboxx, groupe improbable, inclassable, début des années 2000.
Elle, c'était "LA Fille":mini robe turquoise et bottes blanches, la bouche en coeur pour chanter des atrocités ou des fables déjantées. Un album: "Une carrière en plomb", des centaines de concerts partout, et puis s'en va. J'en garde des souvenirs merveilleux.



Ensuite, Claire s'est cherchée. Elle a bossé d'arrache-pied sur sa guitare et sa basse. Elle a accompagné plein de gens. Des chanteurs/chanteuses, des compagnies théâtrales...

(avec Brice, à Bruxelles)




Tout ce temps là, moi, j'étais un peu frustrée de ne pas la voir sur le devant de la scène, j'avoue. Chaque fois que je suis allée la voir accompagner quelqu'un, je suivais du coin de l'oeil son évolution, sa patte.

Et puis là, nous y voilà. Un projet qui s'affine, d'abord un duo, puis au final, elle toute seule, avec son univers, ses textes bien troussés, ses tourneries 80's, sa robe bleue électrique et son humour décoiffant.



J'ai adoré ce concert, j'ai adoré la voir se présenter telle qu'elle est, avec ses chansons salées, aigre-douces ou tendres, sa maîtrise des instruments.



Elle était accompagnée, ce soir-là, de François Mosnier à la gratte. Discret, investi, doué, et manifestement content d'être là, lui aussi!



Le papillon sort de sa chrysalide, et damned, ça valait le coup d'attendre: il est vraiment réussi!
Je suis fière, voilà!

Allez l'écouter , c'est un ordre!
:-D